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L'École de Saint-Angeau

Ouverte pour l'année scolaire 1879-1880

 

 

Si nous savons qu'entre 1828 et 1879, la présence d'un instituteur est signalée à Saint-Angeau, nous ignorons où l'école fonctionnait ; c'était une école de garçons établie dans un local privé que la commune louait 200 francs par an. Idem pour l'école de filles qui ouvrit le 18 août 1872.

 En 1873-74, la commune (obligée par les lois de 1858, 1860 et le décret de 1863), cherche un terrain ou des bâtiments, pour y installer une école de garçons et une école de filles.

 Le 17 juin 1873, une promesse d'achat est signée pour acquérir « la maison Bouillon » : jardin et corps de bâtiments sont d'une contenance de 7 ares 71 centiares (maison de trois pièces et d'un corridor au rez-de-chaussée, de plusieurs chambres à l'étage et d'un grenier + des lieux d'aisance + un hangar, un four et son fournil + un cellier et une grange + une "ouche", une cour et ses servitudes).

 L'architecte choisi est monsieur GILBERT de Ruffec.

Ce projet a l'assentiment de tous sauf du Ministre qui trouve la dépense considérable pour une commune de 830 habitants (et donc de la Préfecture) car l'acquisition + les frais d'actes + ceux de l'architecte + le coût des transformations font un total de 23000 francs.

Malgré toutes les économies faites (ou promises), les subventions, les emprunts... pour les 2000 francs manquants, la Préfecture refuse cet achat et ne donnera son accord que le 5 octobre 1877. Le dimanche 6 Janvier 1878 a lieu l'adjudication des travaux. L'entrepreneur-constructeur de cette école qui ne changera guère jusqu'en 2015-2016, sera monsieur TACHER. Les conseillers municipaux Elie BERNARD et Jean PERROTIN feront partie de la commission de surveillance des travaux.

 La réception des travaux aura lieu le 13 mai 1879 mais tractations et procès se succéderont : des travaux supplémentaires et des achats de matériels ayant été demandés tant par la municipalité que par l'Inspection Académique (vasistas aux fenêtres, rétrécissement de la largeur des portes, achat de mobilier ...) augmenteront terriblement les sommes dues auxquelles s'ajouteront au fil des ans, des dégâts importants dus à un "ouragan de grêle" en août 1880 (ardoises de la toiture et vitres).

En juin 1884, s'ajoutent 700 francs de dégâts dus à la foudre.

 

Cette même année, le conseil voulant doter la commune d'une classe enfantine sans faire trop de frais, décide que la classe des filles deviendra celle des garçons ; celle-ci étant plus grande sera partagée en deux et ainsi, il y aura donc trois classes : une pour les garçons de 6 à 11 ans, une pour les filles de 6 à 11 ans et enfin celles des petits : filles et garçons de moins de 6 ans.

Au coût de la cloison à monter dans cette classe, s'ajoute la construction d'un mur de séparation dans la cour des filles : petits garçons et grandes filles ne devant pas se croiser en allant aux toilettes !!!

 

En 1887 l'école n'a pas 20 ans et pourtant : « l'un des murs de clôture menace de s'écrouler, la toiture toute entière a besoin d'être réparée ; les classes sont délabrées et malpropres »nous dit un rapport.

 

La loi stipule qu'une école doit obligatoirement avoir de l'eau à sa disposition. Depuis sa construction, l'école de Saint-Angeau puisait dans la citerne de la gendarmerie qui d'ailleurs était alimentée par les toitures des bâtiments scolaires. En octobre 1886, avait été voté un crédit de 120 francs pour installer, dans la cour de l'école, une pompe puisant l'eau dans la dite-citerne... mais comme en 1893 rien ne va plus entre gendarmes et instituteurs, la commune décide la construction d'une citerne dans la cour de l'école.

À cela s'ajoutent les 40 francs octroyés pour le chauffage de chacune des écoles, les abonnements pour fournir en livres la bibliothèque scolaire, l'achat de plusieurs cartes de géographie et celui des fournitures pour les élèves indigents...

 

L'école de Saint-Angeau ne sera finie de payer qu'en 1900 : si son aspect extérieur n'a pas changé depuis sa construction il n'en est pas de même de l'intérieur et des aménagements extérieurs qui, en 100 ans, ont dû s'adapter aux nombreuses directives ministérielles.

 

Façade nord de la "maison d'école" de Saint-Angeau

 

Au centre, se trouvent les logements des deux instituteurs. Ils sont rigoureusement identiques composés d'un rez-de-chaussée (cuisine et salle à manger), d'un étage (deux chambres), d'un grenier et d'une cave. Un corridor sépare le logement de la salle de classe.

 Classe des garçons et classes des filles font exactement la même dimension ; chacune est prévue pour 70 élèves : (10 m de long sur 7 m de large) avec, sur chaque face trois fenêtres de 1,30 m) + une porte vitrée permettant la surveillance des enfants partis "aux lieux d'aisance" au fond le la cour.

 En 1884, la salle des filles est partagée en deux pour créer la classe enfantine,

Depuis l'origine un mur de 2 m séparait la cour de récréation des garçons de celle des filles, mais on en construit un autre pour séparer « les petits » de leurs grandes sœurs et surtout pour que les uns et les autres puissent fréquenter ces fameux «  cabinets d'aisance » en toute tranquillité bien que leurs portes doivent « être placées de telle sorte que les maîtres puissent apercevoir les pieds et la partie supérieure du buste des élèves » !!!

 Dans les cours (superficie totale : 512 m²) se trouvent deux préaux couverts qui servent aussi de bûchers ; à l'arrière, une porte permet aux instituteurs d'aller dans leurs jardins.

Jany BOULEAU

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