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Eglise Saint-Michel

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Époque de construction : 3/4 du 12e siècle ; façade du 16e siècle

Des histoires d’anges

Le choix du vocable Saint-Michel découle de l’implantation topographique de l’édifice, situé au point « culminant » du bourg, à 90 m d’altitude. Il était très courant, au Moyen Âge, et ce dès l’an Mil, de dédier les églises situées en hauteur à saint Michel, archange et prince des anges. Comme de nombreuses communes française, Saint-Angeau porte le nom du vocable de son église, mais ici de façon plus indirecte, en dérivant du mot ange (en référence à l’archange saint Michel).

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Une architecture romane d’une grande sobriété

Un premier édifice, modeste, fut construit au XIIe siècle (Elle est mentionnée pour la première fois en 1107 dans le cartulaire de Saint-Amant-de-Boixe) ; il était composé d’une nef unique couverte d’une simple charpente, d’une travée sous clocher et d’un chevet semi-circulaire. Vers 1125-1150, la population ayant probablement augmenté, l’église fut agrandie et embellie. Ainsi, les murs de la nef furent doublés par des arcatures pour supporter une lourde voûte de pierre, en berceau (forme de demi-cylindre). La nef a été prolongée d’une travée à l’ouest. L’aspect de l’édifice a été transformé lors des Guerres de Religion, au XVIe siècle : la voûte en pierre de la nef ainsi qu’une partie des murs latéraux ont été détruites par les troupes protestantes et la façade à demi ruinée. Des restaurations au XIXe siècle ont permis d’élever une nouvelle voûte, en brique, au-dessus de la nef et de remonter la partie supérieure de la façade.

 

Une sculpture romane de toute beauté

Ce qui fait la plus grande richesse de l’église de Saint-Angeau est sa sculpture romane mêlant motifs végétaux et animaux issus du bestiaire médiéval. La plupart des chapiteaux de la nef sont ornés d’entrelacs végétaux parfois habités d’êtres humains. Ils semblent être largement inspirés de ceux de la cathédrale d’Angoulême et peut-être l’œuvre des mêmes ouvriers. L’extrême variété des modillons qui habitent et habillent la partie supérieure des murs de la nef et du clocher retient toute notre attention. Tout un monde médiéval surveille encore les passants qui pourtant ne prennent guère le temps de lever les yeux… sinon ils y observeraient des oiseaux, des monstres, des figures humaines et des motifs végétaux tout droit sortis de livres d’enluminures. Ici un personnage accroupi, là un moine en prière ; un peu plus loin un visage d’homme couronné et un buste féminin voisinent des monstres au museau tout en rondeur et des dragons enlacés. Ces sculptures nous invitent à plonger dans l’univers médiéval et sa symbolique où l’oiseau figure le Bien, les quadrupèdes et les monstres, eux, le Mal. L’animal est considéré, dans ce bestiaire, comme le principal miroir que Dieu offre à l’Homme. Ces modillons servent aussi souvent de figures apotropaïques : quand ils représentent le Mal, c’est pour mieux le repousser ! On comprend alors mieux le rôle de cette sculpture médiévale : orner l’édifice bien sûr, mais aussi servir de support aux messages moraux que l’Église voulait transmettre à la société alors largement illettrée…

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Le premier étage du clocher est percé sur chacune de ses faces de deux baies géminées dont les arcs en plein cintre s'appuient sur des colonnettes aux chapiteaux sculptés. Une colonne nichée occupe chaque angle. Au-dessus de l'archivolte des baies, une ligne de modillons soutenait jadis une corniche aujourd'hui disparue et à partir de laquelle s'élevait le toit roman.

​​Nathalie​ ​Guillaumin-Pradignac 

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Depuis septembre 1995, Michel GRANGER et Jean Baptiste BOURDIER (curé de Chasseneuil) officient dans cette église

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